La découverte

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 découverte du diabéte

Après une semaine à boire des litres d’eau et à passer énormément de temps aux toilettes, je me suis souvenu d’un épisode des Feux de l’amour que j’avais regardé avec ma mère pendant un arrêt de travail, à la suite d’une coupure avec un couteau à huîtres. Dans cet épisode, le mot « diabète » avait été prononcé, alors qu’un garçon buvait beaucoup d’eau et allait souvent soulager sa vessie. J’ai dû me résoudre à prendre un rendez-vous pour une consultation. Mon médecin traitant a halluciné en constatant que son appareil pour mesurer la glycémie ne pouvait pas le faire, tant mon taux de sucre était élevé. Elle m’a dit, d’un ton grave : « Monsieur, vous rentrez chez vous, vous prenez quelques affaires dans un sac et vous allez tout de suite aux urgences. » 

penser à la fenêtre

Quand j’y suis arrivé, on m’a mis sous perfusion d’insuline. Après plusieurs heures allongé dans un couloir, on m’a placé dans une chambre. J’ai pu voir le médecin, qui m’a expliqué ce qu’est le diabète de type 2, et tous les rituels que je devrais mettre en place pour continuer à vivre relativement en bonne santé. Il me faudrait des injections d’insuline, contrôler ma glycémie, faire attention à ce que je mange, pratiquer une activité sportive : une nouvelle vie commençait pour moi. Quand je me suis retrouvé seul, j’ai tourné mon regard vers la fenêtre. Je ne voyais pas très bien le paysage, car ma vue avait baissé, mais je me souvenais que de ce côté-là de l’hôpital, il y avait une piscine. Comme à l’accoutumée (j’ai pour habitude de résoudre mes problèmes en me mettant devant une fenêtre et en analysant les solutions possibles), mon esprit s’est tout de suite mis en route en décortiquant la situation, mais je ne voyais pas de solution, du fait que je n’avais pas assez d’informations. C’est alors qu’une question m’est venue en tête. Comment avais-je pu en arriver là, pesant 125 kg, allongé sur ce lit d’hôpital, une perfusion d’insuline dans le bras ?

Au commencement

Aux urgences, après avoir constaté le taux de sucre que j’avais dans mon sang, une infirmière s’est écriée : « Mais, vous êtes fou ! Vous vouliez vous suicider avec du sucre ? » Le suicide, cet acte ultime, j’y avais souvent pensé dans ma vie. Je me sentais écrasé par les responsabilités et les heures de travail interminables liées à ce métier de cuisinier. Celui-ci m’avait été imposé, parce que je manquais de temps pour trouver un lieu d’apprentissage de la pâtisserie, profession que je voulais exercer. Mon beau-père nous avait donné un court délai, à ma mère et à moi, pour trouver un maître d’apprentissage. Nous ne devions surtout pas rater le bus de retour à la maison, car il fallait que nous soyons présents quand il rentrait du travail.

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Tel un dieu du mal, mon beau-père, militaire de carrière, régnait sur la maisonnée par la terreur. On n’avait pas le droit de parler, d’exprimer nos besoins, nos désirs ou nos sentiments, et la moindre velléité de rébellion était réprimée par des menaces de s’en prendre à ma mère. Un jour, pour nous montrer qu’il avait le pouvoir de vie et de mort sur nous, il a tué le chien de la famille, qui avait eu la maladresse de monter sur son lit, et il l’a enterré derrière la maison. En hiver, il obligeait ma mère à marcher dans la neige avec des sandales de plage. Je le haïssais, et j’avais pour ma mère des sentiments ambivalents d’amour et de colère ; je lui en voulais de s’être mariée avec ce connard, et d’avoir répété plusieurs fois qu’elle aurait dû planter un oranger – à l’époque, on avait un grand jardin – au lieu de mettre au monde un garçon. Mais la personne que je détestais le plus, c’était moi, parce que je n’avais jamais osé attaquer mon beau-père quand il brutalisait ma mère, quand il la poursuivait en lui donnant des coups de pied tout en lui arrachant ses vêtements et ses sous-vêtements. J’étais pétrifié par la peur. Chaque coup de martinet, chaque claque qu’elle recevait, et quand il l’étranglait, s’arrêtant juste à temps pour ne pas la tuer, c’était comme si c’était moi qui subissais ces violences. Même si j’ai beaucoup de mal à accepter cette évidence, je n’aurais pas pu l’aider, du haut de mes 10 ans quand cela a commencé, ensuite pendant mon adolescence, avec un corps maigre comme un clou je ne faisais pas le poids devant cet homme baraqué. Cependant, je m’en veux toujours de ne pas avoir essayé. Je ne sais pas si je me pardonnerai un jour mon inaction, mais j’y travaille.

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N’ayant donc pas réussi à dénicher un maître d’apprentissage en pâtisserie dans la ville où nous étions, et ne souhaitant pas que ma mère – malgré mes sentiments ambivalents pour elle – ait des ennuis avec mon beau-père, j’ai décidé de m’adresser à des restaurants, pour savoir si le chef ne cherchait pas un apprenti… Après tout, en cuisine aussi, on fait des pâtisseries. Surprise ! J’ai été accepté dans le premier établissement démarché. Mes années d’apprentissage en cuisine n’ont pas été faciles, entre les réprimandes du chef, les brimades que me faisaient subir les autres cuisiniers, et le fait de devoir marcher 7 km tous les soirs pour rentrer à la maison, parce qu’à l’heure où se terminait le service, il n’y avait plus de bus en circulation. Mon beau-père refusait de venir me chercher mais s’opposait catégoriquement, sans aucune raison logique, à ce que j’achète un vélo ou une mobylette. Cela a finalement été une bonne chose, car l’apprentissage à la dure puis mon passage à l’armée et la pratique de sports de combat ont renforcé mon caractère, et m’ont rendu plus fort physiquement (J'ai passé beaucoup de temps à frapper sur mon sac de frappe rempli de cailloux.) et psychologiquement (J'ai souvent demandé à mes compagnons d'entrainement de me tabasser pour apprendre à vaincre ma peur de recevoir des coups.). J’ai enfin pu m’opposer à mon beau-père et lui dire tout ce que j’avais sur le cœur.

Après plusieurs affrontements avec moi, et bien qu’il soit resté un connard – étant donné, qu’il affirmait n’avoir rien fait de mal –, il a arrêté de violenter ma mère. J’ai tout mis en œuvre pour qu’elle quitte cet imbécile, mais elle ne l’a jamais fait, même quand il a voulu balancer un bébé de la famille par la fenêtre. Je pense qu’il voulait le faire parce que le nourrisson n’avait pas la bonne couleur de peau, ce mec déteste toutes les personnes qui ne sont pas comme lui. Ou, quand il a fêté Noël dans le salon avec sa maitresse, ma mère enfermée dans la chambre.

Malgré les beaux discours de façade et les allocutions sur l’égalité entre les hommes et les femmes dans la société où je vis, mon beau-père a tous les pouvoirs sur ma mère. La société où je vis lui octroie une tranquillité d’esprit à toute épreuve pour les exercer, et lui offre l’impunité, sans limites. Il peut exercer ces pouvoirs tranquillement, avec toute la cruauté qu’il est capable de prodiguer à son entourage.

justice victime victime coupable

Des lois existent pour protéger les victimes. Mais je crois que ceux qui doivent les appliquer ne le font pas avec objectivité ; je pense qu’ils sont guidés par une forme d’idéologie humaniste. Idéologie humaniste, qu’ils n’appliquent qu’à l’agresseur. Car, d’après ce que j’ai vu dans l’actualité, si jamais une victime se rebiffe, ils lui tombent dessus, telles des hyènes affamées. Je pense que le filtre humaniste déployé en faveur de l’agresseur disparaît quand ils sont face à une véritable victime. C’est comme s’il y avait un renversement des valeurs ; leur justification de ce mode de fonctionnement, c’est que l’agresseur est victime, selon eux, de la société. Je ne pense pas qu’ils se rendent compte que cette manière de faire est dévoyée, puisqu’elle est au service de l’agresseur et non de la victime authentique.

Je pense qu’après toutes ces années de mauvais traitements, la volonté de ma mère et son libre arbitre ont été annihilés. J’ai dû m’y résoudre, dans la mesure où je devais continuer à mener ma propre vie. Cependant, je reste très attentif à ce qu’il se passe à la maison, pour agir en cas de besoin.

La rencontre

Les accrochages que j’avais eus avec mon beau-père m’avaient apporté un certain soulagement, mais pas suffisamment pour effacer la haine et le ressentiment qui avaient pris place dans mon cœur. J’éprouvais une immense colère contre les gendarmes et le procureur, que j’avais alertés, mais qui se fichaient de moi et des problèmes de ma mère, contre les voisins qui entendaient les cris et qui n’ont jamais appelé la police, les associations pour la défense des femmes qui ne m’ont pas aidé, les avocats que j'avais consulté qui m'ont regardés avec mépris, les membres de ma famille qui s’asseyaient à la même table que cet homme, pour partager des repas avec lui en rigolant. Aujourd’hui encore, même si ma colère et ma haine se sont apaisées, quand je vois ces personnes censées aider les gens victimes de violences se pavaner à la télé en disant qu’une enquête va être ouverte « pour faire la lumière sur les dysfonctionnements dans l’affaire », alors qu’une femme est morte sous les coups de son compagnon, une vive émotion se réveille en moi. Souvent, elles avaient reçu des signalements, mais elles n’ont rien fait. Elles oublient leurs devoirs de justice pour la victime, et ne seront jamais inquiétées pour non-assistance à personne en danger.

J’avais quitté la maison familiale, mais mon esprit réagissait toujours au moment de dormir, scrutant l’environnement à la recherche d’une menace, en mode hypervigilance, comme quand j’étais au domicile de mon beau-père. Lorsqu’enfin je m’endormais, j’étais réveillé par d’horribles cauchemars. Entre le travail harassant, les nuits chaotiques et la rupture sentimentale que je venais de subir, j’ai fini par dérailler. Un jour, alors que je rentrais chez moi après le service de midi, au lieu de me diriger directement vers mon immeuble, j’ai légèrement dévié de ma route pour entrer dans une pâtisserie. J’ai acheté deux flans natures, trois pains au chocolat (chocolatines), trois pains aux raisins et un mille-feuille. Arrivé chez moi, je me suis installé devant la télé et j’ai pris ma première bouchée ; une sensation de bien-être a parcouru tout mon corps. C’était le réconfort que j’avais attendu toute ma vie. J’avais enfin rencontré mon compagnon de route.

Alternance

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Les mois et les années qui ont suivi, j’atténuais toutes les contrariétés dont je souffrais en ingérant des aliments sucrés. Conséquence, je prenais du poids. Dès que je m’en apercevais, je me lançais dans le dernier régime à la mode. Je faisais du sport à l’excès, en plus des nombreuses heures que je passais en cuisine. Fatalement, ça ne durait pas longtemps, car je ne pouvais pas tenir ce rythme effréné, fournir un gros effort de volonté pour résister aux sensations de manque qui m’envahissaient toute la journée, en plus du stress de performance (le repas fourni au client doit être bon) lié à mon métier. Je retombais alors dans mes comportements de surconsommations d’aliments sucrés.

Ces successions de périodes de restrictions et d’ingestion de produits sucrés de façon incontrôlable m’ont plongé dans l’effet yoyo, que connaissent toutes les personnes ayant suivi un régime. Tout le poids que j’avais perdu lors du régime, je le reprenais avec même un ou deux kilos en plus.

Transition

Après vingt-quatre ans de service, j’ai mis fin à mon aventure de cuisinier salarié et j’ai lancé, en 2010, mon autoentreprise de traiteur à domicile. Pendant la même période, j’ai aussi mis en ligne un site Internet dédié à la pâtisserie liée aux événements du calendrier : calendrishop.com. Je passais mon temps à faire des pâtisseries et à les goûter ; malheureusement, en parallèle, je continuais à consommer énormément de boîtes de biscuits industriels, de tablettes de chocolat, et à boire des sodas pour apaiser les tensions et le stress.

La combinaison de mauvaises décisions, de recherche de la facilité pour résoudre mes problèmes et d’incapacité à gérer les émotions désagréables, m’avait conduit sur un lit d’hôpital. Les choses devraient changer. Mes tentatives antérieures pour transformer ma façon de vivre avaient toujours été un échec, car je n’avais pas réellement de motivation. Je n’avais pas vraiment conscience des dangers pour ma santé, et je crois que je m’en fichais un peu. Ma vie était merdique, pourquoi aurais-je arrêté la seule chose qui m’apportait beaucoup de plaisir ? J’avais maintenant un objectif : équilibrer mon diabète.

La quête

Après avoir passé un mois à l’hôpital, je suis rentré chez moi avec les nouveaux outils qui partageraient désormais ma vie : le carnet d’autosurveillance glycémique, le lecteur glycémique avec ses accessoires (stylo autopiqueur, lancettes et bandelettes), un livret intitulé « Le régime diabétique » et un autre « La cuisine d’un diabétique ». Dès que je suis arrivé, j’ai vidé mes placards : fini les boissons cacaotées en poudre instantanée, les sodas, les cakes marbrés et les tablettes de chocolat au lait. Ensuite, je suis allé faire les courses pour cette toute nouvelle vie qui commençait. Certains conseils prodigués dans les livrets étaient pertinents, comme le choix des modes de cuisson, le fait de toujours associer un féculent à des légumes riches en fibres, la méthode pour préparer une salade composée pour en faire un repas complet, et des menus basiques. En revanche, d’autres étaient des aberrations glycémiques, comme le mélange lait et biscottes le matin. Les biscottes ont un index glycémique qui oscille entre 70 et 80, et le lait le fait exploser. Ces modes d’emploi de l’itinéraire d’un diabétique étaient trop limités. Ils furent ma ligne directrice pendant environ deux mois. J’ai décidé de bâtir ma stratégie pour équilibrer mon diabète sur quatre piliers :

- les médicaments ;

- l’équilibre intérieur ;

- l’activité sportive ;

- une alimentation pas trop restrictive, sauf celle imposée par le diabète.

Voyage vers l’intérieur
 découverte du diabéte

Six mois, c’est le temps que je m’étais donné pour explorer cette haine et cette rage tapies au fond de moi, qui me donnaient parfois envie de déchiqueter les personnes qui m’énervaient, ou de les découper comme des concombres. Mes colères me faisaient peur ; elles étaient toujours disproportionnées par rapport à l’élément déclencheur. J'étais constamment en proie à un conflit intérieur entre deux parties de moi-même : celui qui était enclin à la violence et celui qui aspirait à ne pas ressembler à mon beau-père. Je devais faire énormément d’efforts pour me contrôler. D’ailleurs, j’avais consulté un psychiatre et une psychologue pour régler le problème. Cependant, leurs méthodes ne me convenaient pas. La psychologue était indifférente, et le psychiatre me bourrait de psychotropes qui me transformaient en zombie. Je vivais dans la crainte de perdre un jour toute maîtrise et que je commette un acte irrémédiable. Le travail en cuisine était le moment où j’avais le plus de difficultés à gérer ma colère ; souvent, elle débordait, car je ne supportais pas les erreurs, qu’elles viennent de moi ou de quelqu’un d’autre. D’ailleurs, mes collègues m’avaient surnommé Jekyll. Ils faisaient référence au classique de la littérature fantastique L’Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde de Robert Louis Stevenson, étant donné que je n’étais pas très sympa en cuisine, tandis qu’à l’extérieur, j’étais plutôt souriant. Excepté que ce visage jovial n’était qu’un masque que j’affichais en permanence. Il était temps pour moi d’aller voir ce qu’il se passait derrière celui-ci.

tigre

Mon premier objectif était de retrouver un sommeil réparateur. Le sommeil est indispensable pour être dans des conditions optimales mentalement, émotionnellement et physiquement, afin d’attaquer une nouvelle journée. Mais l’habitude d’être aux aguets, que j’avais acquise pendant mon enfance et mon adolescence, m’empêchait de me détendre et de me détacher des stimulations extérieures. Il fallait donc que je trouve une méthode pour lâcher prise. C’est là que je me suis souvenu de l’exercice de la chute de confiance. Une personne se laisse volontairement tomber afin d’être attrapée par quelqu’un. Cela est censé développer, chez les personnes impliquées, un sentiment de confiance mutuelle. Ainsi, j’ai décidé d’utiliser une variante de cet exercice. Couché sur mon lit, j’imaginais, tout en faisant attention à ma respiration, que je me laissais tomber en arrière et que mon matelas me rattrapait. À chaque inspiration, je pensais : « Je suis détendu, mon corps est relâché. Sentiments et émotions sont comme la lune qui se reflète dans l’eau, et mon esprit est comme une nuit étoilée. » Au début, j’ai rencontré quelques résistances psychologiques, mais au bout de deux semaines de pratique assidue, j’ai commencé à dormir de plus en plus longtemps, et à me réveiller en meilleure forme.

Mon deuxième objectif était de trouver un moyen d’extérioriser mon agressivité, sans faire du mal aux autres ou à moi-même. En effectuant des recherches, je suis tombé sur un article à propos de l’art-thérapie. Il s’agit d’utiliser le processus de la création artistique pour entrer en contact avec notre vie intérieure (pensées, désirs, sensations, émotions, sentiments, etc.) et favoriser son expression. C’était exactement ce qu’il me fallait : aucun talent artistique requis, plusieurs formes d’arts à disposition (dance, arts plastiques, musique…), ou simplement du coloriage pour extérioriser ses émotions. J’ai choisi de commencer par de la danse, qui me paraissait être l’outil idéal pour accéder à ma rage, afin de l’exprimer. Vous trouverez, sur cette page : Art-thérapie , des explications sur la façon dont j’ai mis en pratique la danse pour trouver une certaine sérénité intérieure. Au moment où j’écris ces mots, cette sérénité est encore fragile, mais j’ai l’intention d’exploiter toutes les possibilités offertes par l’art-thérapie. Par la suite, j’ai expérimenté une autre technique thérapeutique : l’exposition. C’est une technique utilisée dans la thérapie cognitivo-comportementale. J’en parle sur cette page.

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Activité physique

Après mon service militaire, j’ai pratiqué la boxe américaine et le karaté pendant quelques années, avec pour objectifs d’acquérir des techniques afin de défendre ma mère, et de faire du sport de manière démesurée pendant les périodes où je voulais perdre du poids. Je me rappelle les séances intenses, après lesquelles je vomissais. Mais à mesure que je grimpais dans la hiérarchie de la brigade, mes responsabilités et mon temps de travail augmentaient et empiétaient sur ma vie privée. Après des heures de travail, j’étais trop fatigué pour m’entraîner. Par conséquent, j’ai fini par abandonner.

Une fois que j’étais devenu mon propre patron, je pouvais m’aménager du temps afin de pratiquer une activité sportive plusieurs fois par semaine. Cependant, je ne voulais plus que ma motivation première soit la perte de poids, mais qu’elle soit un effet secondaire de mes priorités : me sentir plus en forme physiquement, et avoir une hémoglobine glyquée (ou HbA1c) inférieure à 6. Mon choix s’est porté sur le vélo d’appartement, car pesant 125 kg, je voulais éviter les activités qui ont des impacts trop importants sur le corps – comme la course à pied –, afin de protéger mes genoux.

Mes premières séances ont été difficiles ; je devais contrôler ma glycémie, pour découvrir comment elle variait, selon l’intensité et la durée de l’effort. C’était particulièrement chiant. Dès la première séance, j’ai fait une hypoglycémie. Je n’arrivais pas à trouver une ligne harmonieuse entre le traitement, l’effort fourni et le petit déjeuner, puisque je m’entraînais le matin. Il m’a fallu beaucoup de temps pour atteindre cet équilibre. J’ai dû utiliser la méthode essai-erreur, en expérimentant sur moi les adaptations nécessaires entre traitement et alimentation du matin, provoquant parfois des hypoglycémies et des hyperglycémies. Mais contrairement à mes habitudes, j’ai fait preuve de patience et de persévérance, et au bout de quelques mois, les premiers résultats sont apparus ; mes capacités physiques se sont améliorées et mes vêtements sont devenus trop grands.

Alimentation
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Avant le diagnostic de mon diabète, mon alimentation était plutôt anarchique. Les jours de travail, je ne prenais même pas le temps de m’arrêter pour me nourrir, je grignotais sur un coin du plan de travail. Les jours de repos, j’étais souvent avec des amis, et nos repas étaient basés uniquement sur des aliments du style pizza, hamburger ou kebab. Et, ce qui me semble aujourd’hui une folie, je mangeais souvent en rentrant de soirée, vers 5 heures du matin, des biscuits Petit Prince avec du Coca-Cola. Je consommais rarement des fruits et des légumes, sauf en automne où je dégustais des kilos de raisins. Bien sûr, je dévorais mes émotions en m’empiffrant de gâteaux industriels. Dès lors, je devais changer d’orientation alimentaire. Seulement, je ne voulais pas m’ajouter de frustrations en lien avec mon addiction aux produits sucrés, qui risqueraient de provoquer un conflit interne entre mes compulsions et mon refus d’exploser ma glycémie. La gestion du diabète au quotidien est déjà suffisamment pénible. J’ai pris la décision que je mangerais une pâtisserie sucrée tous les dimanches et une pâtisserie salée tous les mercredis, pour conserver ces moments de plaisir qui étaient bons pour mon moral.

J’ai donc commencé à chercher des recettes et en ai sélectionné quelques-unes pour les tester. Je n’ai pas aimé les quelques gâteaux que j’ai goûtés. Certains contenaient trop de sucre, mon corps réagissait. Ce sont les réactions de mon organisme qui me servent de guide ; elles me permettent de savoir si je dois continuer à manger un aliment ou pas. D’autres avaient une liste d’ingrédients qui me faisait penser à une ordonnance de médecin, et avaient des saveurs et des textures qui ne me convenaient pas. C’est alors que je suis tombé, par hasard, sur un article qui parlait de la franchise Les Belles Envies, dont le concept est de confectionner des gâteaux à index glycémique bas. J’ai décidé de me créer mes propres pâtisseries en appliquant les mêmes principes de base utilisés par ses pâtissiers, mais en les modifiant pour les adapter à ma glycémie et à mon goût personnel. Ma méthode pour changer une recette « normale » en recette adaptée à mon diabète est expliquée sur cette page Pâtisserie.

En ce qui concerne le reste de mon alimentation, cela ne posait pas trop de problèmes. Il suffisait de composer mon assiette de légumes, d’un peu de féculents et d’une source de protéines. Mes menus types sont disponibles sur cette page Alimentation .

Clause de non-responsabilité :

Je ne suis pas médecin, ni nutritionniste ou tout autre type de professionnel de la santé, je ne suis pas non plus coach sportif. Je suis qu’une personne atteinte de diabète de type 2. Tout le contenu de ce site est basé sur mon opinion, mes réflexions et sur ma propre expérience de cette maladie.

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